Holtzapffel - Rasoir Anglais d'un Allemand venu d'Alsace

Vous reconnaitrez sans doute le rasoir, je puis le savourer entre mes mains depuis jeudi soir, après un petit apéro sympathique pris avec Pierrot à mon appartement.

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La lame, passablement usée, a été diagnostiquée par Impérator comme risquant de ne plus offrir un rasage de grande qualité, aussi ai-je prévu de faire rechasser un de mes Pradiers avec ces belles chasses sculptées.

La chasse arrière étant cassée au niveau du pivot, j'ai pu retirer la lame sans forcer pour la nettoyer. Le nom du fabricant (Holtzapffel), inscrit sur la soie m'était totalement inconnu, jamais à ma connaissance celui-ci n'avait été cité sur le forum.

Eu égard au nom, je penchais pour un rasoir éventuellement en provenance d'Europe de l'Est..

Quelle n'a pas été ma surprise de découvrir un article sur le wikipédia anglophone parlant de ce monsieur :

"Holtzapffel & Co. était une compagnie Londonienne fabriquant des outils et tours, fondée par un immigrant Allemand, John Jacob Holtzapffel en 1793. L'entreprise était spécialisée dans la fabrication de tours pour tournage ornemental, activité qui était populaire parmi les gentlemen de cette époque. Beaucoup de tours ornementaux étaient achetés par l'aristocratie, et ceux fabriqués par Holtzapffel & Co. étaient considérés comme les meilleurs.
Entre 1785 et 1787, J. J. Holtzapffel a quitté son Alsace natale (Allemande à cette époque) afin de vivre à Londres. En 1793 il ouvrit son commerce de tours et vendit son premier le 31 juin 1795, pour £ 25-4s-10d, un prix énorme à cette époque. Tous les tours d'Holtzapfell étaient numérotés, et à sa mort, en 1835, environ 1600 avaient été vendus. Son entreprise était localisée au 64 Charing Cross Road, à Londres.
Le fils de John, Charles Holtzapffel (1806-1847) intégra l'entreprise en 1827, et continua de la faire tourner après la mort de son père. Il écrivit une série de livres en cinq volumes intitulée "Turning and Mechanical Manipulation", qui comprenait environ 3000 pages, et qui fut considérée comme la bible du tournage ornemental. Les trois premiers volumes furent publiés en 1847, mais au final deux ne furent complétés et publiés qu'après sa mort, par son fils, John Jacob Holtzapffel (1836-1897). Charles Holtzapffel mourut en 1847, et sa femme Amelia reprit le commerce jusqu'en 1853. En 1867, le fils de Charles et Amelia, John Jacob II prit la tête de l'entreprise. Il la fit tourner jusqu'en 1896, et mourut en 1897. Un neveux de Charles, George William Budd en devint le directeur, mais après la fin du XIXe siècle, le tournage ornemental passa de mode, et les ventes déclinèrent."

Petit lien vers le site consacré à leur famille : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Le livre de Charles Holtzapffel : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

Catalogue de l'entreprise : [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]

"En plus des tours, Holtzapffel & Co. fabriqua d'autres instruments pour les arts mécaniques, incluant des outils pour coffres, coffrets de toilettes, à dessin et instruments de mesure, presses à impression, tout comme des objets plus utilitaires, par exemple outils de jardinage, rasoirs et autres.."

Je vais essayer de faire revivre cette lame et de lui fabriquer des chasses avec le bois que j'ai ramené du Burkina.

La lame porte également la mention de Charinc suivie d'une épée, mais je n'ai pas réussi à savoir de quoi il s'agissait.

Des photos seront postées du rasoir quand il sera rénové.

Cette chasse est vraiment magnifique. Dommage pour la lame...

J'ai un autre projet pour la lame.

Oui, j'ai bien lu.
Juste dommage pour l'ensemble.

Je suis d'accord

J'ai d'ailleurs été passablement déprimé suite à la réponse d'Impérator m'annonçant que la chasse méritait une autre lame que celle-ci.

Après une longue réflexion, je me suis dit que la rénovation ne démériterait pas avec une lame de Pradier, presque neuve, et de même époque.

Je suis assez enthousiasmé par le projet que je monte pour la lame originale. Si je le mène à bien, et que mr Coussy arrive à faire quelque chose de celle-ci, je pense que j'aurai gagné deux rasoirs de grande valeur. (au moins sentimentale pour le second qui serait ma première restauration - personnalisation !)

Petit "Up", Impérator et moi avons décidé de réaliser une "prothèse" du bout cassé des chasses sculptées, sur le principe d'une couronne dentaire, les travaux débuteront prochainement.

Quant à la lame, les plaquettes de bois brut sont prêtes, et n'attendent plus qu'un modèle de chasse et un peu de temps pour être découpées, avant envoi à Mr Coussy.

Citation :

La lame porte également la mention de Charinc suivie d'une épée, mais je n'ai pas réussi à savoir de quoi il s'agissait.

charinc comme Charing Cross road, l'adresse de l'entreprise!

Bien vu !

Thaeris a écrit:

Impérator et moi avons décidé de réaliser une "prothèse" du bout cassé des chasses sculptées, sur le principe d'une couronne dentaire

Il va faire quoi en fait? Le morceau cassé est manquant ou pas ? Et si il est manquant avec quoi il le remplace?

Ce n'était pas mon souhait premier, mais le plan que je lui avais soumis (ci-dessous) n'était pas réalisable eu égard à l'épaisseur de la chasse.

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(Bout manquant resculpté par Impérator, puis collé et renforcé par deux barres de métal incrustées dans la face interne des chasses).

Il a été décidé qu'il serait fait une chape de métal, sur le même principe que le John Barber ci-dessous.

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Il m'a rassuré en me disant que grâce à la technique utilisée et son savoir-faire de prothésiste dentaire, le rendu serait bien plus esthétique et discret. (je le crois et j'ai hâte d'en voir plus ! ). Sachant qu'en plus, la prothèse serait face opposée aux sculptures principales.

Et ce serait la seule alternative solide pour ce que je veux en faire rechassage d'une lame Pradier en magnifique état, époque 1820. (Que Nicolas connait ^^)

Thaeris a écrit:

je le crois et j'ai hâte d'en voir plus !

Je crois que moi aussi!

Rendons l'Alsace aux français !

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Vous avez abandonné l'idée d'une plaque si je comprends bien!

Oui

C'est en quoi ?

En cire pour l'instant, il fera les ajustements avant de couler la pièce en métal

Je ne comprends pas tout!

Il a fait un moulage et va fondre dedans du métal (plomb?), c'est ça ?

Mystère pour l'instant

Impérator a écrit:

Déjà, 1ere étape, on reprend ses outils de prothèsiste dentaire (bon, ca va ils étaient pas loin... )

Et on fabrique ceci en cire.

Ensuite on préparera la chasse, comme un dentiste prépare votre dent pour recevoir une couronne ou un bridge.
-Après quelques modifs sur la pièce en cire pour qu'elle s'ajuste bien a l'ivoire, on transformera cette pièce pour en faire du métal.
-Et enfin on fixera la dite pièce en métal sur l'ivoire...

Il faut donc que j'aille au labo la semaine prochaine pour faire tout ca, et bien sûr, j'essayerai de faire des photos de ces étapes la aussi...

(Et non, c'est pas remboursé par la sécurité sociale, et oui, je fais des dépassement d'honoraires)

Excepté la performance technique dont la réalisation me paraît fort intéressante n'était-il pas préférable voire pas plus coûteux de monter une autre châsse semblable,mais entière, celle-là ? On en trouve encore et à des prix qui peuvent être abordable si la lame est cuite. D'autant qu'il ne s'agit pas de restaurer un objet dans son état d'origine?

On en trouve certes encore, mais pas de semblables, ces chasses étant à chaque fois customisées d'époque, selon des modèles certes standards, mais jamais de série.

Je dispose d'un Joseph Elliot aux chasses similaires, mais elles n'auraient pas été interchangeables.

Le but ici est de garder au maximum la sculpture d'origine, et la chasse saine avec sa moitié.

Y'a vraiment un gros boulot là, j'attends le résultat final

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Cela prend tournure!

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Bravo! Un travail de professionnel. Le métal est coulé sur la résine, c'est bien cela?

D'accord! Un peu comme une couronne dentaire auquel cas cela aurait pu être fait avec de la résine au plus proche de la teinte de l'ivoire, non? Mais le parti pris du métal me paraît judicieux puisqu'il permet de s'affranchir de l'évolution dans le temps de la couleur de l'ivoire.

Et niveau prix comme résistance, cela ne convenait pas au cahier des charges.

Au plus fin de la chasse, il n'y a qu'1,1mm d'épaisseur de matière, et le métal est ici la solution la plus fiable